Pendant les trois dernières années, le nombre de personnes handicapées au chômage a bondi de 68 % en Vendée.
Un groupement d’employeurs pour l’insertion et la qualification (Geiq) propose d’aider à leur insertion professionnelle.

Ils sont touchés de plein fouet par le chômage. Pour rassurer les entreprises, l’Agefiph mise sur l’alternance. Un groupement d’employeurs va voir le jour pour mettre les deux mondes en relation.

Cindy (1) est malvoyante et accueille la clientèle d’une grande banque. Florence, elle, prépare les commandes au sein d’un service logistique, qu’elle a intégré malgré ses troubles auditifs.
Ces emplois, elles ne les auraient sans doute pas décrocher sans l’aide du Geiq, ce groupement d’employeurs pour l’insertion et la qualification. Son rôle, c’est de mettre en relation des entreprises avec des personnes handicapées, en recherche d’emploi. En misant sur l’alternance et le contrat de professionnalisation pour faciliter leur intégration.

Né dans la Sarthe, le Geiq envisage de se déployer en Vendée. Pas un hasard. Au cours des trois dernières années, le nombre de personnes handicapées au chômage a bondi de 68 % dans le département, un rythme deux fois plus élevé que celui des valides.
A la fin 2014, 11 % des demandeurs d’emploi étaient reconnus comme travailleurs handicapés, soit 3 700 personnes. « C’est un public plus vulnérable, fragilisé en temps de crise. Et leur insertion est plus difficile », constate Denis Larché, de la direction de l’Emploi et du Travail (Direccte). Un double défi auquel le Geiq apporte une réponse.

« On vient les rassurer »

L’alternance est un outil efficace dans l’insertion professionnelle. Mais selon l’Agefiph (2), la formule reste peu utilisée pour les travailleurs handicapés.
« Ça fait peur à l’entreprise, reconnaît Wilfrid Grison, directeur du Geiq. Il faut adapter les postes, mettre en place un suivi social… On vient les rassurer. »

Le Geiq va prendre en charge tout l’accompagnement du salarié : de la recherche d’un logement à l’obtention d’une formation, en passant par la configuration du poste. « On libère les parties de tout ce qui peut freiner l’insertion, résume M. Grison. En fait, on externalise les difficultés. »
Surtout, les personnes recrutées le sont en fonction des besoins de l’entreprise. C’est elle qui définit le poste, le temps de travail… « On fait du sur-mesure », ajoute Wilfrid Grison.

Plus que de l’insertion, c’est d’ailleurs souvent une réorientation qui se joue. Certains ont accumulé les diplômes et sont à la recherche d’une nouvelle voie, plus professionnalisant. D’autres affichent 20 ans d’expérience dans un secteur, qui n’est plus adapté à leur handicap. « La moyenne d’âge de nos salariés, c’est 44 ans », précise M. Grison.

Le dispositif repose sur du gagnant-gagnant. Il donne au salarié de la visibilité. Un contrat de 15 mois qui, en plus, offre une expérience et une qualification. « Il peut commencer à penser son avenir. » L’entreprise, elle, a l’occasion de trouver des compétences et, si la charge de travail est favorable, de fidéliser ce salarié.
Dans la Sarthe, le Geiq accompagne 16 travailleurs handicapés dans une vingtaine d’entreprises. 66 % décrochent un contrat d’au moins douze mois, à l’issue de leur période d’alternance.

(1) Les prénoms ont été modifiés
(2) Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées

Sources :
Jean-Marcel BOUDARD | Vendée – 26 Janvier 2015